Jidohanbaiki : les distributeus automatiques japonais
Objet du quotidien au Japon, on apprend très vite ce mot. Ces 5 kanji, impressionnant quand on débute le japonais. «Jidouhanbaiki » (自動販売機) : « jidou » (automatique), « hanbai» (vente) et « ki » (machine).

Des distributeurs automatiques divers et vraiment pratiques
Toujours des boissons bien fraiches l’été et surtout bien chaude dès que le froid s’installe. Je suis étonnée de ne pas trouver une date précise qui indique l’approvisionnage des boissons chaudes comme on indiquerai des horaires de bus. Le service japonais pourrait aller jusque là.
Les distributeurs automatiques japonais sont tellement efficaces que de très nombreux articles de blog et de tourisme leur accordent des articles, des pages, des classements et même des modes d’emploi.

Les distributeurs automatiques japonais sont aussi de très bons support de communication, souvent de pub. Ils peuvent aussi faire la part belle à la culture et l’art en se revêtant de designs pensés par vos artistes japonais préférés ou pas, comme Yayoi Kusama devant le musée qui lui est dédié à Matsumoto.

Comme le disent nos amis de Kampai, la moitié des machines vendent des boissons, et pour le reste, votre imagination est votre limite
- les fameuses consignes à bagages coin lockers ;
- le change de monnaie, notamment dans les bus, les magasins à gashapon ou les salles de jeux en général ;
- le prêt de parapluie en plastique ;
- le règlement du parking payant ;
- la distribution de journaux ou de magazines ;
- la vente d’accessoires de dépannage comme des masques chirurgicaux, des tee-shirts ou encore des brosse à dents ;
- la vente de nourriture facile à manger: nouilles cup ramen 🍜, des raviolis gyoza 🥟, des onigiri 🍙, des viennoiseries et plus récemment des plats congelés ;
- la vente de tickets pour des parcs de loisirs, des évènements, etc.
- la ventes de petites culottes ou caleçon sales, oui sales, dans les sexshop. Un potentiel sujet croise entre Half newsletter et lets talq
- la vente de cigarettes qui nécessite la possession d’une carte Taspo pour justifier l’âge de l’acheteur ;
Et c’est justement de cigarette dont je veux vous parler
Des distributeurs de cigarettes ou presque : les chabacco
Parce que c’est un souvenir d’enfance qui m’avait marqué, étonnée. J’ai redécouvert ce genre de machine en Italie et puis maintenant à Berlin. On trouve des machine à clope dans les bars et des les boites.
Non pas que la comparaison des machines à clope à travers le monde ne soit pas fascinante, je veux ici vous parler de la fameuse dernière découverte je qui a su éveiller ma curiosité et mon regard par défaut blasée de française, que peut-être plus rien ou presque n’étonne et que je peux me trainer parfois jusqu’au Japon un jour de fatigue et surtout de voyage professionnel.

Parce qu’au-dela de nous hydrater et de nous encrasser les poumons ou les boyaux vous pouvez aussi acquérir ces magnifiques petits paquets de thé en forme de paquet de clope, dans un distributeur automatique.
Quoi de mieux pour les fumeurs pour arrêter de fumer et sinon pour tout le monde de découvrir tout plein de variété de thé autre que le matcha et le sencha et peut-êre le houjicha si vraiment vous suivez les tendance pseudo hypster de Paris et d’ailleurs. (Alors que le houjicha c’est que du sencha grillé, en gros)
Je suis tombée sur ces petites beautés à la gare perdue de ??? en plein business trip, oui ça travaillait dur, je vous jure, et ça a bien embelli ma journée.

Entre temps je me suis un peu renseignée sur le sujet : notamment via cet article que mon ex-collegue peut-être préférée m’a envoyé sachant que je voulais peut-être partager ce sujet.
Se faire du thé comme fumer une clope avec les chabacco
Au Japon, il y a toujours quelqu’un pour détourner un objet du quotidien et en faire quelque chose d’inattendu. C’est exactement ce qu’a fait Shota Morikawa, un entrepreneur de Shizuoka, avec le thé. Son invention ? Chabacco, un paquet qui ressemble à s’y méprendre à un paquet de cigarettes… sauf qu’à l’intérieur, il n’y a pas de tabac, mais huit bâtonnets de poudre de thé.
Au lieu d’allumer une clope, on déchire un stick et on le mélange à de l’eau. Le plaisir est immédiat, et l’effet de surprise encore plus grand quand on sort le paquet en public. J’ai tellement hate de faire ca aussi.

Morikawa joue volontairement sur le détournement : les emballages reprennent les codes des paquets de cigarettes, avec même de fausses mentions d’avertissement !
Au-delà du clin d’œil, l’idée est sérieuse : utiliser un thé en poudre de qualité, issu de producteurs rémunérés à leur juste valeur, et créer un objet fun qui redonne envie de consommer du thé dans un Japon où la filière est en perte de vitesse. Résultat : plus de 100 variétés de chabacco sont déjà disponibles dans près de 200 points de vente, parfois même dans des distributeurs automatiques dédiés. Certaines régions productrices lancent leurs propres éditions locales, comme pour dire : “voilà notre terroir, mais en version pop”.
Ce que Morikawa veut au fond, c’est élargir la maison du thé japonaise pour en faire une maison mondiale du thé. Que boire un chabacco devienne un geste complice, communicatif, un moyen de tisser du lien social.

Et ça marche : sur les marchés, dans les cafés ou sur Instagram, les réactions sont joyeuses. Comme quoi, même une industrie en crise peut renaître par l’audace et le jeu.
Je trouve ça très japonais : un mélange de respect du produit, de sens du design, et d’humour pince-sans-rire.
Comble de l’histoire c’est qu’on était à la bourre et j’ai pris des photo mais je n’ai pas acheté de thé. Ce n’est que partie remise
Et vous, vous seriez tenté·e d’essayer le chabacco, ou vous restez fidèle à la théière ?

Leave a Reply