La Contraception c’est quoi ?
Définition
CF Larousse :
“Méthode visant à éviter, de façon réversible et temporaire, la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde ou, s’il y a fécondation, la nidation de l’œuf fécondé.”
Table of Contents
- La Contraception c’est quoi ?
- L’expert Invité : Maxime Labrit : Infirmier et fondateur de l’Androswitch-Thorem
- La Contraception : Une affaire collective
- Et encore d’autres méthodes : Le Futur de la Contraception

L’expert Invité : Maxime Labrit : Infirmier et fondateur de l’Androswitch-Thorem
Maxime Labrit, est infirmier et fondateur de l’Androswitch, anneau de contraception thermique.
📣 Engagé pour le développement et la reconnaissance de la contraception “masculine”, il a co-rédiger et publié la tribune Les hommes peuvent se contracepter dans Médiapart.
🎤 Je l’ai interrogé pour l’épisode 18 de TalQ Podcast pour découvrir son parcours et le fonctionnement de l’Androswitch.
La Contraception : Une affaire collective
il n’y a pas de marché pour les “hommes” : c’est faux
Les hommes ont un cycle hormonal
On parle beaucoup du cycle des personnes à ovaires, ces 28 jours rythmés par des hauts, des bas, des flux, des humeurs. Mais on oublie souvent que les personnes à testicules ont, elles aussi, un cycle. Pas le même, bien sûr : la spermatogenèse s’étend sur environ un mois et demi à deux mois. Et surtout, il existe un cycle hormonal quotidien, ponctué de quatre à cinq pics de testostérone.
Ces variations agissent sur la libido, la vitalité, l’humeur… bref, sur cette fameuse “disponibilité” qu’on associe trop souvent à la masculinité. L’idée que les hommes seraient bio-disponibles 24h/24 ? Une illusion.
Apprendre à observer son propre cycle, par exemple avec un carnet d’auto-observation, ou une app, permet de mieux comprendre ces rythmes internes, souvent discrets mais bien réels.
Les hommes, comme les femmes, produisent testostérone, progestérone et œstrogènes : seules les proportions changent. Et si on parle aisément de ménopause, on oublie souvent l’andropause, ce moment où la testostérone chute, laissant plus de place aux œstrogènes. Cela peut se traduire par une baisse de la pilosité, une peau plus fine ou même des changements dans la voix.
Les érections matinales et nocturnes sont, elles aussi, des marqueurs de ces pics hormonaux quotidiens.
Les hormones ne sont pas une dictature intérieure, mais une donnée fondamentale pour comprendre son corps — et cesser de croire qu’il devrait fonctionner de la même façon chaque jour.
⚖️ Comment rééquilibrer la balance de la charge contraceptive ?
La contraception, en théorie, concerne tout le monde. Dans les faits, elle repose encore majoritairement sur les femmes — avec son lot de contraintes, d’effets secondaires… et parfois de risques mortels.
Chaque huit minutes dans le monde, une femme meurt des suites d’une pratique contraceptive ou abortive. Un chiffre glaçant, qui en dit long sur le déséquilibre de cette “charge contraceptive”.
On en reparle plus bas, du côté du biais de genre 👇
Pourtant, des solutions contraceptives existent aussi pour les hommes. Encore faut-il les connaître — et les considérer comme de vraies options.
🧡 Le préservatif
Souvent relégué à son rôle de protection contre les IST, le préservatif reste pourtant le moyen de contraception le plus accessible, le plus réversible, et le plus immédiat.
Mais il est encore mal perçu, mal choisi, mal adapté. Beaucoup d’hommes ne connaissent pas leur taille, ni comment le mettre correctement — faute d’éducation sexuelle concrète.
Et puis il y a les freins :
- un accès pas toujours gratuit,
- un choix souvent solitaire, alors qu’il devrait se faire à deux,
- et une image encore trop liée à la gêne ou à la contrainte.
Pour mieux s’y retrouver, la boutique Le Roi de la Capote est une excellente ressource : on y apprend, on essaie, on découvre même que choisir son préservatif peut devenir un vrai geste de soin de soi (et de l’autre).
👉 À voir en + : 3 choses que vous ne saviez pas sur les préservatifs | Brut.
✂️ La vasectomie
La vasectomie, ou ligature des canaux déférents, est une méthode chirurgicale de contraception masculine. En une dizaine de minutes à peine, elle bloque le passage des spermatozoïdes — une solution simple, efficace et durable.
La question de la réversibilité reste cependant délicate.
Certains médecins recommandent de faire un dépôt de sperme préventif, car après l’opération, le corps peut développer une réaction auto-immune contre les spermatozoïdes : il les considère alors comme des intrus et détruit la spermatogenèse.
Plus le temps passe après une vasectomie, plus le retour en arrière devient difficile.
🚫 Abstinence, retrait… et autres “fausses bonnes idées”
Après la capote “classique” et la vasectomie “radicale”, on pense souvent qu’il ne reste plus que deux options : le retrait ou l’abstinence.
Mais l’abstinence n’est pas une méthode, et le retrait… une méthode très peu fiable.
Environ 80 % des spermatozoïdes sont expulsés dès le premier jet de l’éjaculat, sans parler du liquide séminal qui peut déjà contenir des spermatozoïdes avant l’éjaculation.
Si le risque de grossesse n’est pas envisageable, mieux vaut s’abstenir — ou repenser la sexualité autrement.
Car la meilleure contraception n’est pas nécessairement l’abstinence, mais une sexualité sans pénétration.
Le futur de la contraception passe aussi par là : repenser nos scripts sexuels, nos pratiques, et notre rapport à la “pénétration obligatoire”.
💉 Les méthodes hormonales masculines
Elles existent. Oui, vraiment.
Mais elles restent très peu développées et accessibles.
La méthode hormonale masculine consiste à administrer de la testostérone (en gel ou par injection intramusculaire), car la pilule “ingérable” n’est pas possible : la testostérone ne passe pas la barrière hépatique.
En “saturant” le corps en testostérone, on trompe le cerveau : il croit qu’il en produit assez, et finit par ralentir la spermatogenèse.
Alors, pourquoi ces méthodes ne sont-elles pas disponibles ?
➡️ À cause du biais de genre.
Les effets secondaires observés, acné, prise de poids, voire risques thrombo-emboliques, ont été jugés “inacceptables” pour les hommes.
Pourtant, ces mêmes risques sont considérés comme “tolérables” pour les femmes depuis des décennies.
Un paradoxe cruel, quand on sait qu’une femme meurt toutes les huit minutes des suites d’une pratique contraceptive ou abortive.
🔬 Et aujourd’hui ?
Quelques pionniers travaillent à rendre ces solutions accessibles :
- En France, le Dr Jean-Claude Soufir à l’hôpital Cochin,
- En Belgique, le Dr Daniel Murillo au CHU Saint-Pierre.
Mais la recherche reste freinée par le tabou autour de la testostérone — une hormone associée à la virilité, encore difficile à aborder dès qu’elle touche à la contraception ou à la fertilité masculine.
🔥 Les méthodes thermiques : la contraception masculine naturelle (et mécanique)
On les appelle “méthodes thermiques” ou “remontée testiculaire”, des termes un peu techniques pour désigner une idée simple : empêcher la production de spermatozoïdes en maintenant les testicules à température corporelle (autour de 37°C).
Car la spermatogenèse, ce processus par lequel les spermatozoïdes se forment, ne fonctionne qu’à une température légèrement inférieure à celle du corps. En “remontant” les testicules dans les canaux inguinaux pendant plusieurs heures par jour, on bloque donc naturellement la production de spermatozoïdes.
🩲 Comment ça marche concrètement ?
La méthode consiste à exposer les testicules à la chaleur du corps pendant environ 15 heures par jour, 7 jours sur 7.
L’efficacité est réelle : 99 %, au même niveau que la pilule, mais avec une efficacité différée de trois mois (le temps que le stock de spermatozoïdes déjà formés disparaisse).
Et elle est réversible, avec également trois mois de délai pour retrouver une fertilité normale.
⚙️ Les outils de la contraception thermique
Plusieurs dispositifs existent :
- Le “remonte-couilles toulousain” (oui, le nom est resté) : un système artisanal imaginé par des pionniers du Sud-Ouest pour maintenir les testicules au chaud.
- Le slip chauffant, une version textile qui allie confort et maintien thermique.
- L’anneau contraceptif, comme l’AndroSwitch, créé par Maxime Labrit et son entreprise Thoerem.
Maxime en parle souvent avec humour et pédagogie — il enfile d’ailleurs son slip pédagogique par-dessus son pantalon pendant les démos, alors ne soyez pas surpris·e si vous tombez sur la vidéo. 👖
🧠 Focus sur l’AndroSwitch
L’AndroSwitch est un anneau en silicone médical qui maintient les testicules en position haute, dans les canaux inguinaux, pour les exposer à la chaleur du corps.
C’est une méthode testée cliniquement pendant quatre ans, avec un taux de réussite de 100 % chez les utilisateurs assidus.
💡 À savoir :
- Durée d’utilisation recommandée : 15h/24, tous les jours.
- Période maximale conseillée : 4 ans consécutifs, pour laisser au corps des temps de repos.
- Coût : environ 37 € pour un AndroSwitch de Thorem (non remboursé).
⚠️ Contre-indications et précautions
Cette méthode est déconseillée en cas de :
- cryptorchidie (testicules non descendus),
- hernie inguinale,
- cancer du testicule,
- varicocèle (dilatation veineuse),
- ou obésité importante.
Les effets secondaires sont rares : on observe parfois une diminution temporaire du volume testiculaire (environ 10 %) pendant l’usage, sans conséquence durable ni douleur notable.
🌡️ Une contraception qui change le regard sur la fertilité masculine
La contraception thermique, c’est une alternative efficace, naturelle et réversible, mais surtout une invitation à repenser la place des hommes dans la charge contraceptive.
Une méthode qui demande de la rigueur, oui, mais aussi une nouvelle manière de se relier à son corps, à la chaleur, et au cycle masculin — dont on parlait plus haut.
Et si le futur de la contraception passait aussi par une prise de responsabilité partagée, mais avec plus de douceur, de curiosité et de chaleur ? 🔥
En résumé : Pourquoi choisir la contraception thermique ?
- Efficacité
- Réversible
- Assez Ecologique
- Economique
- Permet d’être acteur de sa contraception
Vos questions sur l’androswitch de Thorem :
- Y a-t-il des douleurs lors du port de l’anneau ? C’est possible que le corps, par manque d’habitude, réagisse par des petites douleurs au début du port de l’anneau. Cela se dissipe le temps de s’habituer au port de l’anneau. Ne pas hésitez évidemment à en parler à son médecin et s’assurer que tout va bien.
- Quelle est son efficacité ? aussi efficace qu’un dispositive intrauterain au cuivre
- Mais alors reversible ou pas ? Oui, la contraception par anneau thermique est réversible ! Quand on arrête de le porter, la température des testicules redescend et la production de spermatozoïdes reprend naturellement. En général, la fertilité revient entre 2 et 3 mois après l’arrêt, le temps que le cycle complet de spermatogenèse (environ 72 jours) se renouvelle.
- ça marche chez tout le monde ? Non il y a des thermo ressitants, mais sur 99% des cas fonctionne face à l’hormonal ou ça ne foncctionne pas chez 1 personne sur 5
- Peut-on avoir une érection ou un rapport sexuel en portant l’anneau ?
Oui, c’est tout à fait possible.
L’anneau (comme l’AndroSwitch) se porte à la base du pénis et autour du scrotum. Il maintient les testicules en position haute, mais ne bloque ni la circulation sanguine ni l’érection.
Pendant un rapport, beaucoup d’utilisateurs choisissent simplement de le retirer pour plus de confort, puis de le remettre ensuite. Ce n’est donc pas un obstacle à la sexualité, plutôt un accessoire santé du quotidien, discret et souple. - Quelle différence entre le slip thermique et l’anneau ?
Les deux visent le même objectif : exposer les testicules à la température corporelle pour bloquer la production de spermatozoïdes.
L’anneau (comme l’AndroSwitch) agit par remontée mécanique : il maintient les testicules dans les canaux inguinaux, sans les compresser, simplement en les maintenant à 37°C.
Le slip thermique, lui, agit par chaleur directe : il est conçu pour élever la température locale (souvent autour de 37–38°C) à l’aide d’un tissu isolant ou chauffant, selon les modèles.
L’anneau est généralement plus léger et discret, tandis que le slip peut être plus stable et confortable pour certaines morphologies. Beaucoup d’hommes testent les deux avant de choisir celui qui leur convient le mieux. - Qui consulter pour un suivi médical ?
Idéalement, un médecin généraliste ouvert au sujet ou un andrologue/urologue.
En France et en Belgique, quelques praticiens sont déjà formés à la contraception masculine (comme ceux du réseau Thorem, ou le Dr Jean-Claude Soufir à l’hôpital Cochin à Paris, et le Dr Daniel Murillo au CHU Saint-Pierre à Bruxelles).
Le suivi comprend en général :
une consultation de départ,
un bilan de fertilité de base (spermogramme avant de commencer),
puis des spermogrammes de contrôle après le début du port régulier. - En combien de temps la fertilité revient après l’arrêt de l’anneau ?
La fertilité revient en moyenne au bout de trois mois après l’arrêt du port quotidien.
C’est le temps nécessaire pour que la spermatogenèse reprenne son rythme complet (elle dure environ 72 jours).
Des spermogrammes de suivi permettent de confirmer la remontée progressive du nombre de spermatozoïdes. - À quelle fréquence faire des spermogrammes ?
Avant de commencer : pour connaître votre niveau de base.
Après 3 mois d’utilisation quotidienne : pour vérifier que la méthode est efficace (le seuil visé est inférieur à 1 million de spermatozoïdes/ml).
Ensuite, tous les 6 mois à 1 an si vous continuez à pratiquer, afin de contrôler la stabilité des résultats.
En cas d’arrêt, un nouveau spermogramme à 3 mois permet de s’assurer que la fertilité est bien revenue. - Quels inconvéniants ?Les principaux inconvénients au quotidien sont surtout pratiques : il faut penser à remettre l’anneau chaque matin, bien replacer les testicules dans le canal inguinal (ce qui demande un peu d’habitude), et vérifier régulièrement que l’anneau reste bien en place. Certaines personnes peuvent aussi ressentir une légère gêne ou une sensation de chaleur au début, mais cela disparaît souvent avec le temps.
- Pourquoi c’est si peu connu ? Le biais de genre sûrement, la culture qui ne souhaite pas toucher aux testicules des hommes.
Et encore d’autres méthodes : Le Futur de la Contraception
Présentation des 15 méthodes contraceptives naturelles ou de faible médicalisation à découvrir sur le site de Thorem.
Celles mentionnées dans notre webinar résumé dans cet article :
- BIMEK : UN INTERRUPTEUR DE FÉCONDITÉ Cette méthode de contraception masculine est également surnommée vasectomie à la demande ou dick clic. Elle consiste à placer un minuscule interrupteur sur les canaux afférents qui amènent le sperme des testicules à l’urètre : il suffit d’ouvrir ou de fermer les vannes d’un simple clic. Des essais pré-cliniques sont en cours.
- Efficacité pratique / théorique (%): n/c / n/c
- Mode d’emploi: essais cliniques en cours ;
- Contre-indications / déconseillée à / contraintes: n/c / n/c
- Réversibilité: n/c / n/c
- Effet secondaire/indésirable: n/c / n/c
- Acceptabilité individuelle/de couple: n/c / n/c
- Coût: n/c / n/c
- Remboursée par la Sécurité Sociale: n/c / n/c
- GENDARUSSE : UNE PLANTE CONTRACEPTIVE POUR LES HOMMES Peu connu, le gendarusse est un petit arbre, dont les feuilles vert foncé sont utilisées comme contraceptif masculin, en Papouasie Nouvelle Guinée, en Indonésie et à la Réunion, où on l’appelle Yapana des bois ou Natchouli. Consommé en gélules ou en tisane.
- Efficacité pratique / théorique (%): 99.96 / 99.96
- Mode d’emploi: La gendarusine, possède en effet la particularité d’inhiber la hyaluronidase, une enzyme sécrétée par les spermatozoïdes qui ne peuvent plus pénétrer dans l’ovule. Boire le jus des feuilles quotidiennement.
- Contre-indications / déconseillée à / contraintes: n/c
- Réversibilité: n/c
- Effet secondaire/indésirable: n/c
- Acceptabilité individuelle/de couple: n/c
- Coût: n/c
- Remboursée par la Sécurité Sociale: non
Pour aller plus loin :
Visionne le webinaire complet, tu peux le recevoir en laissant ton adresse email ci-dessous
Maxime montre très concrètement sur un prototype, comment s’installe cet anneau
Your message has been sent
ou enfin : RDV sur le site de Torem pour découvrir l’Androswitch

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